
À plusieurs reprises, la franc-maçonnerie espagnole a agi lors de moments de difficulté particulière, comme lors de catastrophes naturelles ou d’épidémies. Dans cette note, nous nous penchons sur ce que proposa la franc-maçonnerie de Palma de Majorque en prévision de l’arrivée du choléra aux Baléares.
Apparemment, les différentes loges s’étaient mises d’accord pour s’adresser au maire de la ville afin de lui communiquer que tous les fonds produits par le tronc de bienfaisance de ces loges, c’est-à-dire l’argent que les francs-maçons versaient lors des tenues (également connu sous le nom de «tronc de la veuve»), seraient investis dans l’achat de matériaux pouvant être nécessaires aux pauvres malades si l’épidémie de choléra envahissait la ville. Les francs-maçons majorquins étaient prévoyants, comme nous le voyons.
En plus de ce secours de type matériel, il avait été convenu que les francs-maçons interviendraient personnellement pour aider toutes les personnes nécessitant une aide sans aucune exception, car il était affirmé que pour la franc-maçonnerie «tout homme, quelles que soient ses opinions, même celui qui nous hait, méprise ou poursuit, est et a toujours été notre frère».
Les francs-maçons majorquins indiquaient au maire qu’il n’était pas nécessaire qu’ils soient avertis ni qu’on leur rappelle leur offre car là où il y avait un besoin, ils seraient là pour tenter d’offrir de l’aide, sans chercher louange ni gratitude. Il s’agissait de remplir un devoir. En tout cas, ils avertissaient que si l’autorité municipale considérait que les francs-maçons pouvaient rendre un service qu’ils n’avaient pas envisagé, elle ne devait pas hésiter à les solliciter. Pour être opérationnels, il avait été décidé que les loges se constitueraient dès l’apparition du premier cas de choléra en session permanente en un point central de la ville, et que cela serait porté à la connaissance de la mairie.
Nous avons consulté le numéro du 19 juillet 1890 de Las Dominicales del Libre Pensamiento.