Le Conseil National des Femmes Françaises
Le Conseil National des Femmes Françaises a été créé suite à l’intérêt du Conseil International des Femmes pour que la France dispose d’une section française, en raison de l’importance du pays lui-même et du fait que de nombreuses féministes françaises travaillaient activement dans l’organisation internationale. Il semblait paradoxal qu’elles n’aient pas leur propre organisation nationale.
Dans le contexte de l’Exposition Universelle de 1900 à Paris, deux congrès de groupes féministes actifs à la fin du siècle ont eu lieu. D’une part, il y avait le Congrès des Œuvres et Institutions féminines formé par des femmes de la bourgeoisie protestante, parmi lesquelles se distinguait Adrienne Avril de Sainte-Croix. D’autre part, il y avait le Congrès International sur la Condition et les Droits des Femmes, de tendance plus radicale avec Marie Bonnevial et Maria Pognon comme figures marquantes. L’année suivante, un comité qui réunissait les deux groupes a été formé, aboutissant à la création du Conseil en avril 1901.
Dès sa fondation, son principal objectif a été la lutte pour la reconnaissance du droit de vote, en commençant par les élections locales comme un exercice pédagogique sur la participation politique. Cela a généré des critiques des secteurs féministes les plus radicaux qui considéraient que le Conseil était excessivement prudent ou timide.
L’organisation a grandi, créant des sections monographiques de manière similaire à celle du Comité International. À partir de 1909, son bulletin mensuel, L’Action Féminine, a été publié. Vers 1911, le Conseil comptait presque cent mille membres, un chiffre remarquable. En 1913, il a organisé à Paris le dixième Congrès International des Femmes.
Lorsque la Grande Guerre a éclaté, le Conseil National s’est impliqué dans l’effort commun en créant des organisations. Gabriell Duchêne, à la tête de la Section du Travail, a proposé au gouvernement l’égalité salariale. Mais surtout, elle a manifesté un pacifisme prononcé et, pour cette raison, elle a dû renoncer à son poste. En conséquence, elle a créé le Comité International des Femmes pour la paix permanente.
L’une des initiatives les plus importantes du Conseil dans l’entre-deux-guerres a été l’organisation en 1929 des États Généraux du Féminisme, alors que Adrienne Avril de Sainte-Croix était présidente du Conseil. L’objectif était de présenter une synthèse des revendications des femmes, de ce qui avait été réalisé jusqu’à ce moment et des projets en cours.
À la veille de l’éclatement de la Seconde Guerre Mondiale, le Conseil réunissait déjà un quart de million de membres. Le Conseil existe encore aujourd’hui.